Quelle est-elle ? On verra que c'est l'« imagination » qui va permettre, dans l'épistémologie kantienne, de légitimer l'application des catégories de l'entendement aux objets de l'expérience[21]. La réfutation de la psychologie rationnelle est donc, en quelque sorte, la défense d’un des fondements de la « théorie de la connaissance » kantienne. La deuxième porte sur l’existence ou non, d’une entité simple indivisible. Or la Préface dissuade souvent, du fait de ces nombreuses obscurités, de lire la suite ! critique de la raison pure emmanuel kant babelio. L’importance de la critique de la psychologie rationnelle tient au fait que celle-ci prétend connaître son objet (l’âme) par une intuition non sensible, et plus exactement par une pure introspection. Enfin, la troisième antinomie revêt encore une autre signification essentielle car elle permettra le développement de la philosophie morale dans la Critique de la raison pratique. Comme l'espace, le temps « n'est pas un concept empirique ou qui dérive d'une expérience quelconque »[44]. Il est nécessaire de bien distinguer entre la dialectique logique, qui s'intéresse aux erreurs de raisonnement dans leur caractère formel et fait abstraction de la connaissance elle-même, et la dialectique transcendantale, qui s'intéresse aux erreurs de la raison en tant qu'elle sort des limites de l'expérience. Kant lui-même s'insurgea contre cette interprétation et rappela publiquement que la philosophie de Fichte ne constituait pas un véritable criticisme[73]. Incomprise à son origine, elle donna rapidement prise à une littérature de controverse. Espace et temps existent préalablement à toute intuition d’objet extérieur. Mais on ne peut pas ne pas se représenter des objets sans l'espace. La preuve cosmologique est une preuve qui s'appuie, non sur le seul concept a priori de Dieu, mais sur l'existence a posteriori du monde. Le terme d'Esthétique vient du grec ancien aisthêtikós (qui perçoit par les sens, « perceptible »). (...) La synthèse en général est, le simple effet de l'imagination, c'est-à-dire d'une fonction de l'âme aveugle, mais indispensable, sans laquelle nous ne pourrions jamais et nulle part avoir aucune connaissance, mais dont nous n'avons que très rarement conscience », « L'espace et le temps sont en tant qu'intuitions pures, syndotiques, ce qui veut dire qu'ils donnent le divers à partir de l'unité comme totalité. critique de la raison pure volume 1 par emmanuel kant. Selon lui, même si on enlève à un objet toutes ses caractéristiques extérieures (sa couleur, sa dureté, sa divisibilité), il en reste toujours quelque chose : par exemple l'étendue et la figure, qui constituent la forme pure d'un objet, indépendante de toute expérience, de toute sensation. L'exposition métaphysique tentait de représenter ce qui est contenu a priori dans un concept. Kant va donc tenter de résoudre les antinomies en procédant à "un dépassement" ; il explique que, en ce qui concerne les deux dernières antinomies, chacune des thèses opposées sont vraies, mais chaque fois selon des points de vue différents. Par ailleurs il évoque trois possibilités pour expliquer la possibilité que des catégories puissent correspondre à l’expérience, car « nous ne saurions penser , c'est-à-dire juger, qu'en imposant aux données de l'intuition sensible ses formes a priori. En tentant donc d'unifier par des principes la connaissance conditionnée par l'expérience et par l'entendement elle va opérer un mouvement partant de principes immanents pour aller vers des principes transcendants, c’est-à-dire, dépassant toutes les limites de l'expérience. Cet ouvrage vise à répondre à la question : que pouvons-nous savoir ? Constater que « la raison n'aperçoit que ce qu'elle produit elle-même d'après ses propres plans » consiste à passer d'une méthode empirique à une investigation rationnelle, mais aussi, d'une hypothèse réaliste, qui n'admet qu'une réalité sur laquelle doit se modeler notre connaissance, à une hypothèse idéaliste qui suppose une intervention active de l'esprit[9]. L'adjonction de ce prédicat donne donc un jugement synthétique », « Si je dis par exemple que tout phénomène a une cause, ou que, dans tous les changements du monde matériel, la quantité de matière reste constante, ou encore que, dans toute communication du mouvement, l'action et la réaction doivent être égales l'une à l'autre, j'énonce des jugements universels et nécessaires qui de plus sont synthétiques, puisque le concept de phénomène ne contient pas celui de cause, ni le concept de matière celui de permanence etc. Dans la préface de la deuxième édition, Kant définit les critères pour reconnaître si une connaissance est entrée "dans la voie sûre de la science". Une image parlante serait celle du verre : pour pouvoir rentrer dans le verre, le liquide doit pouvoir prendre la forme de celui-ci, quelle qu’elle soit. Pour Kant, l'existence de ces formes pures de l'intuition conditionne la constitution de connaissances synthétiques a priori par le sujet[N 14]. En effet, ces concepts, en tant qu’ils constituent la forme de l’entendement, ne se forment pas en nous grâce à l’expérience. », Est pure pour Kant une connaissance à laquelle n'est mêlé rien d'étranger, c'est-à-dire lorsque l'on n'y trouve aucune expérience ou sensation et, « Nous commencerons par isoler la sensibilité, en faisant abstraction de tout ce que l'entendement y ajoute et y pense par ses concepts, de telle sorte qu'il ne reste que l'intuition empirique. I Introduction : De la philosophie des « lumières » à la philosophie critique . Kant fait reposer sa démonstration de l’apriorité de l’espace sur la réussite exemplaire de la géométrie. category kritik der reinen vernunft wikimedia mons. [Volume 2] / par Emmanuel Kant ; traduit de l'allemand par Jules Barni... -- 1869 -- livre Ces formes a priori qui sont intuitivement prêtées à ce qui fait « encontre » ne sont pas des qualités empiriques mais des déterminités de l'objet comme objet en général souligne Martin Heidegger[55]. Par ailleurs il en fait une réfutation explicite de cette interprétation "individualiste" de la subjectivité connaissante dans la section : paralogisme de l’idéalité du rapport extérieur. Nos explications nous apprennent donc la réalité (c’est-à-dire la valeur objective) de l’espace [et du temps] [...] et en même temps l’idéalité de l’espace [et du temps] par rapport aux choses, quand elles sont considérées en elles-mêmes [...] Nous affirmons donc la réalité empirique de l’espace, quoique nous en affirmions en même temps l’idéalité transcendantale ». Il faut quelque chose comme le temps et l'espace qui tels des cadres universels permettent de percevoir les choses. Kant distingue entre autres deux branches au sein de l'architectonique de la raison pure : la métaphysique de la nature et la métaphysique de la liberté. Nos idées correspondent-elles à quelque chose de réel, ou sont-elles fictives ? Quant à Galilée, il n’a pas fondé sa recherche sur la simple observation des phénomènes naturels, mais, c'est à partir des questions qu’il a établies lui-même a priori, qu'il a cherché à comprendre les lois naturelles. Il distingue deux sources à notre connaissance : l'« intuition sensible » et ce que nous y adjoignons avec l'« entendement ». Kant reprend la vieille distinction philosophique du « sensible » et de l'« intelligible », la Sensibilité sera la « faculté des intuitions », l'Entendement en grec Logos d'où la Logique qui deviendra la « faculté des concepts » note Georges Pascal[22]. »[51]. Alors qu'on reconnaît à d'autres disciplines comme la logique, les mathématiques ou la physique le droit de sortir des limites de l'expérience comment se fait-il, s'interroge Kant, qu'avec la métaphysique on n'atteint jamais le même degré de certitude, alors qu'elle traite des objets les plus importants pour notre curiosité[6]. Si par exemple je dis : « Socrate est mortel » je subsume un nom propre (Socrate) sous un prédicat (« mortel »). La métaphysique est le domaine de la raison pure, autrement dit le champ de l’a priori. Le premier est celui du dogmatisme métaphysique; il correspond aux quatre thèses des antinomies. Kant va parler à propos de l’espace d'une forme pure de l’intuition externe à travers laquelle le sujet forme des objets et sans laquelle il ne saurait y avoir d’objets pour lui. Traduction Jules Barni. Les empiristes rejettent ainsi la théorie des idées innées selon laquelle nous naîtrions avec certaines idées déjà formées, comme celle de Dieu. On ne doit donc pas confondre la psychologie rationnelle avec la psychologie entendue comme l'étude empirique du psychisme humain. Si l'entendement peut-être défini la faculté de ramener les phénomènes à l'unité au moyen de règles, et la raison la faculté de ramener à l'unité les règles de … 1973). L’introduction a pour fonction d’expliquer la fonction de la raison ("Vernunft") pour la résolution des grands problèmes métaphysiques sans que cette résolution soit identifiée à la constitution de "connaissances métaphysiques": la dialectique transcendantale tente donc d'apporter la réponse à la question que Kant posait dans l’introduction à la critique: "comment est-ce que la métaphysique est possible en tant que science cherchant à satisfaire la tendance naturelle de la raison ?". J.-M. Meyer, Paris, Éditions de l'IPC - Facultés libres de philosophie et de psychologie, 2014. Cette intuition a son siège dans le sujet lui-même : elle est, dit Kant, « la propriété formelle qu'a le sujet d'être affecté par des objets ». 100 thalers possibles ne valent en soi pas plus ni moins que 100 thalers réels. En effet, distinguer entre nouménal et phénoménal empêche, dans une certaine mesure, de faire un exercice illégitime de la raison. Cela s’oppose à « a posteriori » qui désigne au contraire ce qui nous est apporté par l’expérience. « L’opinion est une créance (Fürwahrhalten) consciente d’être insuffisante subjectivement tout autant qu’objectivement. L'espace n'est pas un concept, une construction de l'esprit, mais le mode même selon lequel les objets nous apparaissent : une pure intuition présente en nous originairement. Comment se fait-il que les catégories sans lesquelles nous ne pouvons pas penser, se trouvent convenir aux objets donnés par l'intuition ? Critique de la raison pure. L'argumentation est la suivante : Descartes présente un argument de ce type dans les Méditations métaphysiques : Dieu en tant qu'immensité de puissance et perfection infinie est raison « c'est-à-dire cause de soi », donc son concept implique l'existence puisque pouvoir exister est une perfection plus grande que ne pas pouvoir exister[71]. La Critique de la Raison pure est l’ouvrage fondamental de Kant, publié en 1781, dans lequel il analyse les différentes facultés de l’esprit, afin d’établir que notre connaissance ne saurait dépasser les limites de l’expérience. Esthétique transcendantale signifie science de la sensation, et plus précisément, science des conditions de toute expérience sensible (science des principes a priori de la sensibilité). Ce sont pour Kant les seuls jugements qui sont, à proprement parler, producteurs de connaissance. Les antinomies se produisent lorsque la raison tombe dans des conflits insolubles et ne parvient pas à se déterminer en faveur d'une des deux thèses possibles opposées particulières . De ces deux propriétés, aucune n'est préférable à l'autre; sans l'entendement, nul ne saurait pensé. Ainsi les allusions contenues en celle-ci seront plus compréhensibles. On voit intuitivement que l’idée de causalité a plus d’importance que l’idée par exemple de métal. Le temps est une « forme pure de l'intuition sensible », pas un « concept discursif »[46]. Le troisième âge correspond au criticisme de Kant lui-même; c'est l'âge de "la maturité de la raison". Pour les autres éditions de ce texte, voir Critique de la raison pure. Kant remarque que la connaissance débute avec l'expérience sensible sans pour autant s'y réduire et que l'interrogation sur « le phénomène » doit être menée à partir d'une philosophie transcendantale (qui a conscience de la primauté des concepts)[18]. (1re éd. (1781). VII Idée et division d’une science particulière portant le nom de critique de la raison pure (B 24) I. THÉORIE TRANSCENDANTALE DES ÉLÉMENTS PREMIÈRE PARTIE : ESTHÉTIQUE TRANSCENDANTALE § 1 Introduction (B 33) Première section :De l’espace § 2 Exposition métaphysique de ce concept (B 37) § 3 Exposition transcendantale du concept de l’espace (B … Georges Pascal résume la Critique ainsi : « On peut dire de la Critique de la raison pure qu'elle est un inventaire des formes a priori de l'esprit, en tant qu'il est une faculté de connaître ». La première est en effet un concept a priori de l’entendement, tandis que la seconde est un concept empirique. Le livre en format PDF-texte (Acrobat Reader) à télécharger (Un fichier de 423 pages et de 3,1 Mo.) On remarque que si pour Descartes la représentation est une simple image, Kant comprend le « représenter » « comme l'acte unificateur des deux modes de connaissances que sont l'intuition et la pensée »[27]. L'Ésthétique transcendantale est essentiellement consacrée à l'examen de deux formes de l'intuition sensible à savoir « l'espace » et « le temps » dont Kant expose les concepts selon deux approches, l'approche métaphysique classique et l'approche transcendantale[N 17]. CRITIQUE DE LA RAISON PURE _____ TOME PREMIER. Celles du "dogmatisme métaphysique" sont vraies si la raison se place "au point de vue" des noumènes, celles de l'empirisme le sont aussi si la raison se place "sur le plan des phénomènes". Il s’agit de la discipline qui analyse les propriétés de l’âme a priori c’est-à-dire sans recourir à l’expérience. Le criticisme consiste historiquement dans une synthèse des deux âges précédents; il veut réaliser la paix perpétuelle entre ces deux courants, et, par extension, en philosophie. On n’observe pas Dieu ou la liberté comme on observe un phénomène empirique. La deuxième est positive : elle concerne l'usage pratique de la raison et ouvre l'être raisonnable fini aux domaines de l'action libre et morale. Kant explique que la thèse et l’antithèse de ces deux antinomies sont contraires (et non contradictoires, à la différence des deux premières antinomies). Agir moralement revient, selon Kant, à se conformer à un «impératif c… I. Bitonti, préf.